5 septembre
Nous quittons à peine le Cap Breton que nous avons grandement apprécié. Cette nouvelle route pour nous permettra de terminer notre deuxième étape de l'aventure à Halifax dans quelques jours. Le vent nous pousse en avant. Nous roulerons 30 km sans efforts majeurs malgré quelques côtes. Nous dégotons un endroit pour camper plutôt intéressant. Le vent aurait du nous pousser à l'ignorer mais que peut on faire contre l'attirance de dormir bercé par le son des vagues? Sand Point, comme son nom l'indique, est une pointe de sable s'avançant dans l'océan. Un phare y éloigne les navires de cet écueil.
Nous y arrimons la tente très solidement, cuisinons rapidement et courrons nous mettre à l'abri puisque la pluie est de retour. Elle ne durera pas. La noirceur apportera un calme complet sur l'endroit si ce n'est que le léger clapotis des vagues. Peu après minuit, je vais me soulager à l'extérieur. Quel spectacle que de voir les phares se répondre de leurs puissants réflecteurs sur cette côte morcelée.
6 septembre
Une nouvelle matinée débute avec un soleil radieux. Il fait tout de même un peu frais ce qui nous encourage à prendre le déjeuner à l'intérieur après la préparation du café fait à l'extérieur question de prudence.
Nous prenons la route mais devons faire un arrêt urgent à peine 30 minutes suivant le départ. Le pneu avant de Chantal rend l'âme. C'est le deuxième pneu Kenda du même modèle qui pète une fibre de nylon sous la semelle et se déforme. Il faut dire que celui-ci a fourni 6000 km pour le voyage et plus de 2000 km avant le départ. C'est très bien mais nous force à utiliser notre pneu de rechange. Nous sommes en mode recherche d'un nouveau pneu a partir de maintenant.
La journée se passe bien. La température est douce et le vent nous aide un peu. Notre destination pour la journée est Canso. Nous l'atteindrons exténué après 88 km d'un parcours très coteux. Notre rêve de bière fraiche coulera à pic avec déception. Le magasin NLSC (pendant néo-écossais de notre SAQ) de canso n'a pas de bière froide à l'unité. La caisse de 6 semble un peu exagérée. Nous nous rabattons sur un vin rouge à la température de la pièce que nous dégusterons avec des hot-dogs choucroute. Il faut mentionner que Canso contrairement à ce que je croyais est minuscule et n'a qu'une Coop comme épicerie - magasin général. Je n'y trouverai pas de pneu de vélo. Le parc (Canada) est aussi fermé depuis le premier septembre. Nous montrons la tente au camping privé joint à la marina. Il est peu honéreux, le proprio est sympathique et donne directement sur l'océan. Nous avons encore droit à un superbe coucher de soleil. Merci!
7 septembre
J'ai encore besoin de faire la vidange pendant la nuit. Une fois de plus, j'assiste à un spectacle de phares se repondant en divers couleurs. S'ajoute en plus, un ciel criblé d'étoiles. Que j'aime faire du camping!
Nous prendrons notre déjeuner dehors puisque le soleil est présent et nous chauffe un peu. Nous étirerons un peu notre café comme nous prenons une journée d'arrêt à Canso. Pour y faire quoi? Rien, justement. La vue sur les iles de Canso et sur l'île Grassy est magnifique. Un bourdonnement constant des petits bateaux de pêche et de plaisance occupe notre regard. C'est l'endroit idéal pour méditer. Une bonne marche nous fait découvrir cette petite ville tristounette. Les habitants sont chaleureux mais la prospérité n'y est plus depuis longtemps. Elle ne s'est pas adapté à la diminution de la pêche selon moi.
Aujourd'hui pas de maringoins avec ce vent qui souffle en tempête et esssai sans succès de déraciner notre tente. Nous tenterons une seconde fois de nous procurer de la bière froide à la NSLC. En ce samedi, une employée plus allumée de cette société d'état nous proposera finalement des canettes provenant d'un petit frigo prévu à cet effet. La veille, l'autre commis n'y avait pas songé malgré notre air assoiffé! Nous buvons nos Alexander Keith sous la tente puisque le vent ne faibli pas. Cette belle journée se terminera comme bien d'autres par un peu de lecture.
8 septembre
Le vent n'a malheureusement pas faibli pendant la nuit. Nous ne préparons pas notre café par mesure d'économie de carburant. Nous en sommes à notre dernière bonbonne et rien ne laisse présager que nous en trouverons avant Halifax. Nous compensons simplement et agréablement en nous rendant au convenience store de Canso. Il y a foule pour le café tout chaud et tout frais. Comme c'est souvent le cas, nous sommes le centre d'attention. Ça nous permet de sociabiliser! Nous prenons tout de même finalement la route sans se presser puis puisque nous amplement de temps devant nous pour atteindre Halifax.
Une légère pluie nous accompagnera pour la majeure partie de la journée accompagnée d'un froid on l'espère inhabituel pour septembre ici. Les minuscules villages se succèdent tous un peu plus tristes les uns que les autres. Un se démarque pourtant. Dès notre entrée dans Larrys River, c'est différent. Nous sommes de nouveau en territoire acadien. Nous cherchions un dépanneur depuis quelques heures sans succès. La, au coeur de ce village, il y a une shed (je veux dire un bâtiment) qui se targue d'être le seul magasin sur plus de 100 kilomètres. Chantal refuse d'entrer seul tellement il n'est pas invitant. L'intérieur n'est guère mieux mais nous y trouvons notre petit bonheur ainsi qu'un vieux monsieur acadien fort sympathique. Les apparences sont encore une fois trompeuses!
Devant l'église, se trouve une installation artistique et informative le plus complète que nous ayons vu concernant la déportation des acadiens. C'est incroyable ce que ces gens ont subi. En contrepartie, ils affichent fièrement leur acadienneté (???).
Nous terminerons notre journée à peine quelques kilomètres plus loin, soit au Tor Bay Atlantic Park, lieu d'un des premiers relais de télégraphe en Amérique vers 1874. Nous aurons le plaisir d'y croiser un autre couple de nomade, Chantal et Daniel, eux en camper-van. Ils étaient très sympathiques. Nous aurions aimé discuter plus longuement mais la pluie en aura décidé autrement.
Guy
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