Halifax et retour

14 septembre

La vie en auberge jeunesse est différente de ce que nous connaissons habituellement. Bons petits soldats que nous sommes, nous en respectons les règles à la lettre. Ce n'est évidemment pas le cas de tous, jeunes ou moins jeunes. Nos quatre mois sur la route nous permettent tout de même d'adoucir notre réaction aux comportement de nos semblables. On lâche plus facilement prise. Nous apprenons en côtoyant les autres voyageurs. Le sommeil est lui aussi plus difficile qu'à la normale.

Nous commençons à apprécier Halifax lors de ce deuxième passage en un mois. C'est une petite grande ville. Le Downtown est très accessible et facile à naviguer. Il y a bien sur un magasin Mec avec des préposés très serviables, plusieurs magasins de vélos intéressants mais surtout, beaucoup de pub. Je ne parle pas de publicité ici!
Nous profitons de notre passage chez Mec pour faire l'achat de chaussures de marche minimalistes que nous avons porté tout de suite tellement nous n'en pouvons plus de sentir nos sandales Keen. Nous les lavons et brossons régulièrement mais #??#€ de Keen sentent la charogne!

Nous ne pouvions quitter cette région de descendance écossaise sans visiter un pub rempli à craquer. Est-ce que j'ai déjà dit que j'aime les pubs? Et la bière? Nous avons cherché un endroit ou il y aurait de la musique. Après quelques tentatives infructueuses, c'est à dire une tournée des meilleurs, nous avons trouvé chaussure à notre pied au Split Crow Pub. Un groupe de 5 jeunes musiciens talentueux cassait la baraque. En plus de notre bière (Sleeman de l'Ontario puisque la Proppeller de Halifax n'était plus disponible) nous avons dégusté une poutine genre La Fabrique de Matane malgré que moins subtil dans ses ingrédients, mais tout de même très savoureuse. Elle nous a été servi par une jeune néo-écossaise parlant français dont la mère est originaire de la Gaspésie et le père de la Pologne. Nous avons même pu profiter d'une tournée générale de rhum&coke! Nous avons eu du bon temps! 

15 septembre

Nous prenons un agréable déjeuner et un bienvenu café dès l'ouverture de la cuisine de l'auberge à 7h30. Ce fut une deuxième nuit peu réparatrice en dortoir pour moi. Imaginez l'odeur de 6 gars dormant dans une chambre dont les fenêtres sont récalcitrantes à ouvrir et où certains sortent à 23h pour revenir à 3h du matin bruyamment. Je préfère et de loin les nuits sous la tente même par une pluie battante.

Le moment est tout de même venu pour nous d'effectuer les derniers préparatifs de retour au Québec. Le séchage de la tente se fera sur le gazon du Atlantic Superstore voisin de la gare Via Rail pendant les emplètes pour le trajet. Fait amusant, le Queen Elizabeth 2 de la compagnie Cunard mouillait à une centaine de mètres de nous et de notre train.

Pour cette portion de voyage, nous avons choisi d'utiliser des boites plutôt que des sacs pour emballer nos vélos. Il est nécessaire de tourner les guidons et d'enlever les pédales, ce qui était superflu avec les sacs. Elles semblent offrir une meilleure protection pour nos fidèles destriers ainsi que des instructions pour les bagagistes; les bicyclettes doivent demeurer debout!  Message inutile puisque nos boites comme nos sacs lors du premier segment, voyageront à plat, l'un par dessus l'autre. "Can't help it" comme dirait l'autre.

Cette balade en train sera assez banale; aucun retard ni événements quelconques. Nous espérions un retard en fait puisqu'il aurait raccourci notre attente pour la mise en route pour Matane.

16 septembre

Nous posons les pieds sur le sol de Mont-joli à 0h55 et sommes accueillis chaleureusement par le chef de gare. Il a déjà récupéré nos vélos et nos 8 sacoches. Notre stress tombe d'un cran. L'assemblage de nos montures et l'organisation de notre matériel se fait en 30 minutes. Prend-on la route pour dégoter un campement malgré la fine pluie? Le chef de gare attend un train dans l'autre direction pour 2h50 et nous permet gentiment de demeurer au chaud.

Nous tentons une petite sieste avec un succès très moyen. Il semble que j'aurais dormi quelques minutes. 2h50 l'autre train arrive; pas de chance. Un retard de sa part aurait allongé notre sieste et repoussé notre sortie à l'extérieur. On enfourche les bécanes pour rejoindre le Tim Horton. WOW!  Il fait froid en cette première nuit gaspésienne pour nous en 4 mois. On se les gèle! Comble du malheur, pas de wifi au Tim!

Suite à 3 heures à tuer le temps, nous transférons en face au Normandin pour ingurgiter un vrai déjeuner ainsi que nos 2e et 3e café. Vers 7h, nous sommes prêts! Abattons cette soixantaine de kilomètres qui nous sépare de Matane! Le vent provenant de l'ouest nous donne un coup de pouce ce qui n'est pas superflu vu notre manque de sommeil. Nous mettrons 3 heures et quelques minutes durant lequelles nous savourons ce paysage absent de notre vie pendant les 4 derniers mois. Notre pause chez nous débute enfin!

Guy