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lundi 9 septembre 2013

La Cabot trail


30 août

Nous accédons enfin à la fameuse Cabot trail; le Graal du cyclotouriste. Le température de cette journée n'était pas trop mal jusqu'à ce moment. Notre chance météorologique extraordinaire des 3 derniers mois nous abandonnera complètement en quelques kilomètres. Nous avons vécu incontestablement la journée la plus détrempée depuis notre départ et une des pires de ma carrière de cycliste. Nous recevions une dense bruine glaciale en plein visage propulsée par un vent très fort. Nous ne pouvions voir le panorama apparemment superbe puisque l'eau nous gonflait les paupières ou embuait nos lunettes. De plus, il était difficile de garder notre position sur la chaussée ce qui ne facilitait pas la cohabitation avec les automobilistes peu courtois dans ce secteur. Comble d'ironie, Chantal aura sa deuxième crevaison sur 5600 km juste à ce moment.

Nous ferons un arrêt au Café du pêcheur à Grand Étang (secteur acadien) pour un succulent repas qui nous réchauffera un peu. Le retour sur la route afin d'abattre un dernier 10 km sera plutôt pénible puisque nos vêtements de pluie dépasseront leur capacité de protection et nous laisserons transis.

Nous avions déjà décidé de passer la nuit au sec. L'auberge Doucet était dans notre mire avec ses chambres à 60$ incluant le déjeuner. Ce que nous avions oublié, c'était le long congé de la fête du travail. Facile d'oublier pour nous puisque nous sommes dans un perpétuel samedi. Conséquence?  La seule chambre disponible est 150$. La dame a l'extrême gentillesse de contacter les autres hébergeurs de Chéticamp pour nous trouver une option plus abordable. Comme c'est difficile, elle nous propose sa suite pour 120$ (140$ avec les taxes - OUCH!). Nous ne pouvons nous résigner à retourner sur la route donc nous acceptons. Un lit king,  une cuisinette, une grande baignoire pour nous prélasser, notre lavage fait gratuitement, du café à volonté et un abris pour nos vélos, ça vaut bien 140$!

31 août

Nous profitons de notre luxueuse chambre ainsi que du déjeuner inclus pour nous mettre sur la route seulement vers 10h30. Nous traversons doucement Chéticamp en arrêtant faire quelques emplètes à la Coop et surtout nous procurer une chambre à air de rechange au magasin de vélo. Je la trouve bien sympathique cette ville dont les habitants mélangent l'anglais et le français d'une façon toute naturelle. Elle a aussi l'avantage de se trouver aux portes du parc des Hautes Terres du Cap Breton dont nous decouvrirons la splandeur un peu plus tard après une petite pause au Frog Pond Cafe et notre diner au centre d'information du parc.




L'estomac bien rempli, un peut trop peut-être, nous débutons une première ascension. Elle nous donnera confiance en plus de nous montrer déjà des paysages magnifiques. Après quelques montagnes russes, nous attaquerons une réelle longue montée qui ne finira plus de finir. Comme nous survolons la Cabot trail en sens horaire, les pentes sont majoritairement longues et graduelles plutôt qu'abruptes comme dans le sens opposé. Nous avons fait un choix raisonnable. Une descente rapide et tournoyante nous fera passer du Mont MacKenzie à Playsant Bay en environ 4 km (moyenne de 4%). Difficile d'atteindre une vitesse grisante lorsque l'on veut savourer le sublime panorama de falaise rouge,  de forêts et de village côtier.
Nous terminons cette journée de 50 km au camping du ruisseau McIntosh. C'est un camping sans service appartenant au parc situé en territoire fortement habité par les ours noirs comme l'indique la présence de poubelle anti-ours. Nous entreposerons les vélos à l'intérieur du chalet de service faute de voiture protégeant notre précieuse nourriture. Souhaitons que notre sommeil soit paisible.

1er septembre

Nous nous levons tôt, prenons notre déjeuner régulier et prenons la route. Ça monte dès le départ mais de façon raisonnable. Rapidement nous devrons attaquer les 13% sur 3km du mont North sous la pluie et vent. Cette pluie sera intermittente toute la journée. Notre ami Nelson aurait aimé voir ce paradis de l'orignal qu'est le dessus du mont North. Il y avait beaucoup de pistes et d'excréments. Il y avait beaucoup d'excréments d'ours teintés de petits fruits aussi... Une récompense viendra ensuite avec la descente elle aussi de 13% mais sur 5 km avec des points de vue embrumés superbes.


Nous ferons une pause à Cape North pour un second déjeuner. Nous serons agréablement surpris par le sandwich aux oeufs-bacon-fromage de la cuisinière mais aussi par les prix peu élevés qui ne cadraient pas avec la propriétaire qui malgré sa générosité était passablement bourrue. Nous avons discuté avec 3 cyclistes du Maine que nous reverrons en fin d'après-midi au camping puisqu'ils participaient à un tour organisé de la Cabot trail avec 73 autres personnes.

La suite du périple sera encore côteux et mouillé par moment. Nous terminerons la journée au Ingonish Campground avec les 75 lurons cyclistes ayant bravés 120 km de côtes plutôt que 70 km pour nous. Il faut dire que nos bécanes chargées pèsent plus de 5 fois les leurres. Ils étaient pas mal impressionnés par nous et étaient de très bonne compagnie. Le seul inconvénient sera que parmis un aussi gros troupeau, nous devrons faire la file pour la douche!

2 septembre

On se met en marche tôt. L'objectif idéal serait Baddeck à près de 90 km. Nous entreprenons rapidement l'ascension du Mont Smokey. La pente était plus douce que prévu avec un 6% selon moi sur plusieurs kilomètres. Je me fais un plaisir sublime en la gravissant dans la barrure (je me suis maintenu à mon seuil sur une longue période). Nous avons même dépassé un participant du tour organisé! Ce n'était pas un grand exploit. Ça fait du bien de se défoncer!

La descente sera encore plus exceptionnelle mais nous devons redoubler de prudence puisque la bruine est de la partie. Nous enchainerons une longue série de virages prononcés dans une pente dévalant 725 pieds en 1.3 miles. En condition sec sur un vélo sans charge, j'avoue que je me serais lâché un peu pour atteindre des vitesses... vertigineuses. Il n'en était absolument pas question en chevauchant des bécanes lourdement chargées ayant le comportement et les pneus d'un SUV. Honnêtement, nous étions à la limite d'un freinage sécuritaire dans ses conditions. Il était donc sage finalement de parcourir la Cabot trail en sens horaire pour éviter de gravir le Mont Smokey. Je me promet de revivre l'expérience un jour.


Le parcours sera valloneux pour le reste de la journée. Nous répéterons l'astuce du second déjeuner en arrêtant au Dancing Moose café pour une délicieuse pannekoek (crêpe hollandaise) aux fruits et sirop. Pas facile la vie... Ce qui est plus difficile et commence à nous user le moral, c'est le comportement des automobilistes. Ici, la technique du partage de la route est particulière. Contrairement aux québécois qui nous poussent dans le gravier en nous dépassant et aux néo-brunswickois qui ne finissent plus d'attendre à l'arrière, les néo-écossais nous dépassent sans ralentir mais en se portant très loin dans l'autre voie... même si quelqu'un arrive en sens opposé. Nous vivons des dizaines de fois par jours des quasi face à face. Ils font la même chose en tractant de lourdes roulottes. Ça doit donner encore plus de points! Sérieusement, en Nouvelle-Écosse, les automobilistes doivent de loi laisser un dégagement de 1 mètre au cycliste lors d'un dépassement en empiétant sur la voie opposée si nécessaire, et ce de façon sécuritaire ou attendre derrière. La loi parle d'amendes de plus de 280$. Donc, on risque ça vie pour 280$ ici. Le paradoxe tient du fait que les néo-écossais sont super gentils et super serviables. Mettez un volant entre les mains d'un être humain...
Sur une note plus légère, nous atteindrons Baddeck peu avant 16h. Il nous faudrait rouler encore 5 km pour arriver au prochain camping ce qui ne cadre pas dans nos plans puisque nous voulons passer du temps dans la ville le lendemain afin de visiter le lieu historique Alexander Graham Bell et planifier à l'aide d'un ordinateur la route qui nous emmènera au train pour le retour à Matane.


Exceptionnellement, pour une deuxième fois en une semaine, nous louons une chambre. Ce sera au Telegraph House cette fois-ci. Nous y terminerons donc notre Cabot trail puisqu'elle commence et débute ici. Nous prendrons ensuite le chemin de la sortie du Cap Breton.

Guy

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